mardi 7 octobre 2014

DE L’ANIMAL AU PARCHEMIN



                                       
Alors que des écorces de bois, des tablettes, des bandes de lin, de cuir, et surtout de papyrus ont accompagné l’essor des civilisations antiques, la longue période du Moyen Age a pour véhicule essentiel la peau animale : le parchemin est le témoin privilégié de plus de 10 siècles d’histoire.



Ce « matériau » remplace avantageusement le papyrus, trop sensible à l’humidité. Par contre les animaux tels que moutons chèvres et veaux se trouvent facilement et ceci  facilitera le développement du codex enluminé.



De la peau au parchemin

A cause de l’hydrométrie de l’air en Occident, les peaux, sans traitement approprie, ne peuvent constituer un support d’écriture ou d’enluminure.


Les peaux brutes sont d’abord lavées à la rivière puis trempées durant 1 mois dans un bac rempli d’eau et de chaux vive : ce bain corrosif va éliminer les poils et l’épiderme. Il ne restera bientôt plus que le derme qui deviendra le parchemin.

Les peaux sont ensuite travaillées sur les 2 faces : cote fleur (cote poils) puis cote croûte (ou chair) : Ebourrage pour enlever la bourre ou poils en raclant avec un couteau

            Effleurage pour enlever l’épiderme qui n’aurait pas été élimine par la chaux



Deuxième bain de chaux et  d’eau pour éliminer toute trace de chaire et si nécessaire le parcheminier raclera la croûte avec un fer à écharner après avoir tendu la peau sur un cadre de bois.



La peau est devenue une simple couche dermique blanche et flasque qui va subir une tension après avoir été tendue à plat : cela fixera son élasticité.



En partie séchée, de la poudre de craie est étalée sur le cote croûte : la craie absorbe la graisse et permet le blanchiment et l’opacification du parchemin.



Si nécessaire le parcheminier effectuera le raturage : il enlèvera de minces copeaux pour amincir la peau coté croûte avant le ponçage (toujours très minutieux) ; il s’effectue à la pierre ponce sur la peau parfaitement sèche, des 2 cotes.



Ainsi traitée la peau devenue parchemin est difficilement combustible et peu sensible à la putréfaction.



A partir du 12eme siècle  les différents métiers de la peau se regrouperont en corporation : tanneurs, mégissiers, chamoisiers et parcheminiers.



Ces derniers confient les parchemins aux copistes et enlumineurs qui les remettent ensuite aux lieurs chargés de relier les feuillets et de la faire la couverture.



Clin d’œil : Une bible nécessite jusqu’ à 150 peaux !!


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